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  A R M A N D   T R O U S S E A U   ( 1801 - 1867 )

armand trousseauarmand trousseau

"Ne croyez pas trop à la parole du maître, ne restez pas des écoliers serviles ; allez, voyez, comparez."

 
 

ARMAND-HENRI TROUSSEAU

LE PETIT-FILS D'ARMAND TROUSSEAU

 

Armand-Henri Trousseau (15/01/1856 - 01/11/1910 à Antony) a suivi une formation de médecin. II s'est spécialisé en ophtalmologie. Réputé de son vivant, il a joué un rôle important lors de la création de la Fondation Adolphe Rotschild, dont il fut nommé Médecin en chef. Passionné d'automobile, de chasse et de bateau, il était connu du tout Paris de la fin du XIX° siècle, comme étant un très grand practicien, assumant dignement l'héritage spirituel de son grand-père. Le destin a voulu qu'il décède brutalement dans un accident de voiture, le 1er novembre 1910, sur une route de la commune d'Anthony, route de Versailles.



DOCUMENTS DIVERS 
SUR ARMAND-HENRI TROUSSEAU


Armand Henri TROUSSEAU a obtenu son diplôme de Bachelier ès Lettres le 2 août 1873 et son diplôme de Bachelier ès Sciences restreins le 30 juillet 1874.


Il obtient à 27 ans, le 26 avril 1883, le titre de docteur en Médecine, comme son grand-père Armand Trousseau.



Avis de Nomination d'Armand-Henri Trousseau à la clinique ophtalmologique des Quinze-Vingts, 1886 :

Ministère de l'Intérieur
Secrétariat, 3ème Bureau

Paris, le 10 août 1886,
Monsieur, j'ai l'honneur de vous informer que, par un arrêté en date de ce jour, je vous ai nommé médecin en second de la clinique ophthalmologique de l'hospice National des Quinze-Vingts et que j'ai fixé à Mille francs l'indemnité annuelle que vous recevrez en cette qualité.
Vous voudrez bien vous mettre sans retard à la disposition de M. le Directeur de l'hospice National des Quinze-Vingts chargé de procéder à votre installation.
Recevez, Monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus dinstingués.
Le Ministre de l'Intérieur.


A M. le Docteur Trousseau, 10 rue de Rome.



Diplôme de la Société de Médecine de Paris, 1887.

"SOCIETE DE MEDECINE DE PARIS,
Instituée le 22 mars 1796.
DIPLOME
La Société de Médecine de Paris, procédant aux termes de ses règlements, a, dans sa Séance du 26 Février, 1887, nommé membre titulaire, Monsieur Trousseau, Armand-Henri, né le 15 janvier 1856.
A Paris, le 26 février 1887.
[Suivent les signatures]."



Lettre de l'Académie de Médecine, 1893.

"ACADEMIE DE MEDECINE
Paris, le 5 décembre 1893,
Le Secrétaire perpétuel de l'Académie à Monsieur le docteur Trousseau, médecin des Hôpitaux de Paris, Rue de Rome, 10,
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous informer que l'Académie vous a décerné un prix de deux cents francs pour votre travail inscrit sous le n° 9 du Concours Vernois 1893.
Le 12 courant, l'Académie, dans sa séance annuelle, doit en faire l'objet d'une mention publique.
Veuillez agréer, Monsieur, avec mes félicitations particulières, l'assurance de ma considération très distinguée.
[Signature illisible]".





Diplôme de Chevalier de la Légion d'Honneur, 1894.

"Le Président de la République Française
Nomme M. le Docteur Trousseau, Armand Henri,
Médecin à la Clinique nationale des Quinze-Vingts à Paris,
né le 15 janvier 1856, à Paris, département de la Seine,
Chevalier de l'Ordre National de la Légion d'Honneur par Décret du 7 janvier 1894, pour prendre rang du même jour et jouir de tous les droits, honneurs et prérogatives attachés à cette qualité.
Fait à Paris, le 23 février 1894.
[Suivent les signatures]."

Le Président de la République Sadi Carnot a signé ce diplôme, en date du 23 février 1894. A peine quatre mois plus tard, le 25 juin 1894, il mourra des suites d'un coup de poignard donné par l'anarchiste italien Sante Caserio.




Lettre adressée à Armand-Henri Trousseau par l'Académie des Sciences, 1902 :

INSTITUT DE FRANCE
Académie des Sciences
Paris, le 14 décembre 1902.
Les Secrétaires perpétuels de l'Académie à Monsieur le Docteur Trousseau.

Monsieur
Nous avons l'honneur de vous informer que l'Académie des Sciences vous a décerné une mention du Concours Montyon, Statistique.
Nous saisissons cette occasion de vous offrir nos félicitations personnelles et de vous témoigner l'intérêt que l'Académie prend à vos travaux et à vos succès.
Des billets, pour assister à la Séance publique de l'Académie qui aura lieu le Lundi 22 décembre, vous seront délivrés si vous voulez bien en faire la demande à Monsieur le Chef du Secrétariat.
Veuillez agréer, Monsieur l'assurance de notre considération la plus distinguée.
Darboux, Berthelot.



Faire-part du mariage de Thérèse Trousseau, la fille d'Armand-Henri Trousseau, avec M. Bocher (1910) :

Le docteur et Madame Armand Trousseau ont l'honneur de vous faire part du mariage de Mademoiselle Thérèse Trousseau, leur fille, avec Monsieur Bocher.

Et vous prient d'assister à la bénédicition nuptiale qui leur sera donnée le Mardi 28 juin 1910, à midi précis, en la basilique Sainte Clotilde.

57, boulevard Haussmann



LETTRES ET ARTICLES DE PRESSE
SUITE AU DECES BRUTAL D'ARMAND-HENRI TROUSSEAU


Acte de Décès
d'Armand Henri Trousseau :

"L'an mil neuf cent dix, le deux novembre, à neuf heures du matin. Acte de décès de Armand Henri Trousseau, Chevalier de la Légion d'Honneur, Médecin en chef de l'hôpital des Quinze-Vingts, âgé de cinquante quatre ans, né à Paris, y domicilié 57 Boulevard Haussman, huitième arrondissement, décédé hier premier novembre à neuf heures et demie du matin, route de Versailles, sans numéro à Antony, Seine. Fils de Georges Philippe Trousseau, décédé, et de Geneviève Edma Vaunois, sa veuve, âgée de soixante quatorze ans, rentière, 17 Villa Chaptal à Levallois-Perret (Seine), époux de Nina Marie Ange Tamburini, âgée de quarante six ans, sans profession, domiciliée à Paris, 57 Boulevard Haussman. Dressé par Nous, Louis Jean Prudent Langlois, Chevalier de la Légion d'Honneur, Maire, Officier de l'Etat civil de la commune d'Antony, Seine, après nous être assuré du décès sur la déclaration de Jean Morisseau, âgé de cinquante huit ans, sans profession, 40, rue de Melun à Lagny (Seine et Marne), et de Jules Morisseau, âgé de cinquante six ans, sans profession, 27 rue d'Amsterdam à Paris, tous deux cousins germains du défunt qui ont signé avec Nous après lecture. [Suivent les signatures]". 

 

Article de presse dont l'intitulé est "Bloc-Notes Parisien" :

Mort du Docteur Trousseau - son automobile dérape dans un tournant près d'Anthon, et culbute.

Un homme qui portait un nom illustre dans la science, le docteur Armand Trousseau, médecin de la clinique nationale des Quinze-Vingts, médecin en chef de la fondation Rotschild, vient de mourir, tué dans un terrible accident d'automobile.

Le docteur Trousseau était parti de chez lui, boulevard Haussmann, hier matin, un peu avant neuf heures, conduisant lui-même, selon son habitude et bien qu'il fût accompagné de son mécanicien, une puissante automobile découverte. Il était passé rue de Lubeck prendre sa fille et son gendre, M. Bocher, et, sous la pluie qui commençait à tomber, tous quatre étaient partis par la route de Versailles, pour Fontainebleau, où ils devaient déjeuner.

Malgré la tristesse du ciel, la route parassait belle aux automobilistes - M. et Mme Bocher sont mariés depuis quatre mois à peine - et, dans la voiture qui filait à toute allure, on était joyeux. Comme la pluie augmentait et cinglait les visages, le docteur Trousseau, en homme sûr de sa direction, augmenta la vitesse. La route, goudronnée depuis quelques jours seulement, apparaissait ruisselante sous la pluie, que les roues faisaient gicler : la voiture semblait rouler sur un miroir. M et Mme Bocher, serrés l'un contre l'autre dans le fond de la voiture, regardaient fuir les arbres et les champs.

On approchait d'Anthony. Du haut de la côte on voyait, dans le bas, la courbe que fait la route avant d'entrer dans la bourgade. Et l'auto filait sur cette pente. on arrivait au bas. Le docteur Trousseau se pencha légèrement pour prendre la courbe en vitesse, tandis que, de la main droite, il appuyait sur la poire de la trompe, la main gauche commandant le volant de la direction. Soudain - ce fut, hélas ! rapide comme l'éclair et inexorable ! - une roue d'arrière glissa sur le goudron luisant. Comme une balle, la voiture piqua droit sur un arbre, à l'intérieur de la courbe. L'arbre plia sous le choc, formant butoir, arrêtant net l'élan formidable de l'auto. Un craquement métallique  se fit entendre, une roue se brisa et , dans la même seconde, les quatre voyageurs, qui n'avaient pas eu le temps de pousser un cri, étaient projetés, les uns dans le fossé, à gauche ; les autres, sur la route, à droite.

Combien d'interminables secondes les malheureux restèrent-ils ainsi, par terre, sous la pluie ?...

Une autre automobile arrivait derrière. celui qui l'occupait, M. Schelcher, agent de change, arrêta sa voiture et se précipita au secours de ceux qui gisaient là, à côté de la voiture haletante et brisée. il releva la jeune femme, qui gémissait ; puis M. Bocher, dont les premiers mots furent pour s'enquérir de sa femme et de son beau-père ; puis le docteur Trousseau.. Mais celui-ci ne donnait plus signe de vie. il avait été tué sur le coup, le crâne fracassé, un bras cassé.

Mme Bocher crut son père évanoui seulement, et M. Schelcher, respectant cette pieuse erreur, emmena M. et Mme Bocher dans une auberge voisine, tandis que le mécanicien du docteur Trousseau, miraculeusement indemne, gardait le corps de son maître. Quelques minutes après, M Schelcher revenait et conduisait le corps du distingué praticien à la mairie d'Anthony, puis mandait d'urgence une voiture d'ambulance, qui arrivait rapidement de Paris, et conduisait M. et Mme Bocher à leur domicile, 30 rue de Lubeck, où ils s'alitèrent aussitôt, Mme Bocher ignorant toujours la mort de son père, de qui l'on s'efforçait de lui donner des nouvelles rassurantes.

Avec d'infinies précautions, Mme Trousseau, qui était restée à Paris, était prévenue du malheur qui la frappait et, tout de suite, des ordres étaient donnés à l'administration des pompes funèbres pour que le corps de l'infortuné docteur fût ramené de la mairie d'Anthony à son domicile. Le fourgon mortuaire arrivait boulevard Haussmann à six heures et demie., Mme Trousseau étant encore, à ce moment, auprès de sa fille, à qui elle prodiguait ses soins. M et Mme Bocher sont, en effet, fortement constusionnés. Ils se plaignent l'un et l'autre de douleurs internes.

Boulevard Haussmann, le corps du docteur Trousseau fut transporté dans sa chambre, transformée en chapelle ardente, et déposé sur son lit.

La nouvelle, connue à Paris de bonne heure, avait causé une réelle émotion dans les milieux scientifiques et mondains, où le docteur trousseau et Mme trousseau ne comptent que des amis, et toute la soirée les témoignages de sympathie n'ont cessé d'affluer.

La personnalité du docteur Trousseau était fort connue. Grand, maigre, très grisonnant, d'une élégance sobre et sûre, le docteur Trousseau possédait un don d'affabilité qui lui gagnait l'affection de tous ceux qui l'approchaient. Pourtant, sous cette amabilité souriante, le docteur cachait une nature triste. C'était un sensible qui, à vivre toujours penché sur la souffrance humaine, avait perdu toute gaieté. Mais aussi avec quel dévouement inlassable, avec quelle attention minutieuse, avec quelle douceur il soignait ses malades ! Il avait pour eux des délicatesses incomparables, devinant les pauvres, refusant de ceux-là le prix de ses soins, et souvent leur venant en aide sous le couvert de l'anonymat.

Cet homme, profondément bon, possédait, au suprême degré, ce quon peut appeler l'intégrité professionnelle.

il s'était spécialisé dans les maladies des yeux et pourtant nul mieux que lui ne fut doué pour la médecine générale. Ill avait hérité de son grand-père, l'illustre professeur Trousseau, cette clarté d'intelligence médicale, qui, à de certains moments, semble divinatoire. Toute sa vie fut faite de travail opiniâtre. Pas mondaint le moins du monde, il avait une véritable tendresse  pour les sports, auxquels il consacrait ses rares loisirs. Il aima le yachting, l'automobilisme, qui devait lui être fatal, et surtout la chasse, qui était devenue, au cours de ses dernières année, sa distraction favorite.

Il avait épousé la fille du grand chanteur, Mlle Tamburini. (...)

 

Article de presse dont l'intitulé est "Les vies précieuses" :

En apprenant hier matin que le docteur Armand Trousseau venait de périr dans un absurde accident d'automobile, que de gens ont fremi, même parmi ceux qui n'étaient point les intimes du célèbre chirurgien.

Un chirurgien, un grand chirurgien, c'est plus qu'un autre homme : dans ses mains expertes, il tient une part de nos destinées. Son nom nous rassure, son habileté nous protège contre les maux que la Nature nous envoie. Et le docteur Armand Trousseau protégeait l'organe délicat, indispensable : on le savait capable de sauver, si elle était menacée, notre vie.

En ce moment, dans les hôpitaux comme dans les salons, il y a certainement bien des malheureux qui se sentent désemparés... Personnellement atteints dans leur espoir de guérison prochaine par ce cruel fait divers qui les prive de l'opérateur en qui ils mettaient leur suprême confiance, ils rendent ainsi au docteur Trousseau le plus bel hommage que sache concevoir l'égoïsme humain : ils le regrettent pour eux-mêmes.

Une roue glissante. Une auto lancée à toute vitesse. L'accident. Un arbre. Et celui qui concentrait tant de puissance bienveillante et consolatrice, entre ses dix doigts, git là, le crâne brisé...

Les vies précieuses ne devraient pas être risquées.

Signé : D.

Lettre adressée par le duc de Chartres à Madame Trousseau:

Chantilly, le 3 novembre 1910,


Permettez-moi, madame, de vous offrir l'expression très sincère de ma vive condoléance. Le docteur avait toujours été si bon pour moi que je garde de lui un bien précieux souvenir.


Duc de chartres




Lettre adressée par le peintre Pierre Georges Jeanniot à Madame Trousseau :

2 novembre 1910,

Chère Madame,

Le docteur Trousseau était pour moi la bonté, l'intelligence et la science réunies, je l'admirais, et je l'aimais. La dernière fois que je le vis, il m'avait guéri comme en se jouant. Aussi vous ne savez pas combien j'ai de douleur à la pensée de cette affreuse catastrophe. Ma tristesse est grande aussi en songeant à vos angoisses et à votre bouleversement devant cette inconcevable brutalité du destin et avec vos pauvres enfants blessés !

Croyez, je vous prie, chère Madame et amie, à mon profond respect et à mes sentiments les plus tristes et les plus dévoués.

G Jeanniot

Le peintre Jeanniot connaissait bien les Trousseau, puisqu'il avait exécuté, dès 1897, un portrait de Mme Trousseau.  (Si le propriétaire actuel de ce tableau tomberait par hasard sur mon site, je le remercie bien chaleureusement et par avance de bien vouloir m'adresser une photo dudit tableau !)


*****

 

Lettre adressée par l'écrivain Léon Daudet (le fils d'Alphonse Daudet, le célèbre auteur des "Lettres de mon Moulin"), à Madame Trousseau:

Toute notre douloureuse et respectueuse sympathie, madame, dans l'affreux malheur qui vous frappe.

Léon Daudet

2 novembre 1910

 

Précisons que Léon Daudet avait eu une formation initiale de médecin et qu'Armand-Henri Trousseau devait probablement être de ses amis de par cette situation.


*****

 

Lettre adressée par E. Vaughan, directeur de l'hôpital des Quinze-Vingts à Madame Trousseau:

2 novembre 1910

J'ai appris avec une douloureuse stupeur le tragique accident dont mon éminent Collaborateur vient d'être victime. il n'est pas de consolations à apporter au deuil qui vous frappe. Le docteur Vigier me dit que l'état de Madame votre fille et de son mari n'inspire aucune inquiétude ; je fais, pour leur complet rétablissement des voeux biens sincères.

Permettez-moi de me faire, auprès de vous, l'interprètre attristé du personnel de l'Hospice et de la Clinique qui témoignait au docteur Trousseau la déférence la plus dévouée et surtout des pauvres malades qu'il soignait avec tant de sollicitude patiente, de vrai bonté, tant de science et de dextérité.

Daignez agréer, Madame, l'expression de mon profond respect.

E. Vaughan, directeur des Quinze-Vingts.

 

 *****

 

Lettre adressée par les frères J. et J. Chetiot  à Madame Trousseau:

Paris, le 2 novembre 1910

A la famille du docteur Trousseau

Nous avons appris la fatale nouvelle, qui vous a jetés dans le deuil, ce matin par les journaux. Nous vous adressons nos humbles et sincères condoléances, car comme le dit le journal, il traitait également les riches et les pauvres.

Pour nous, il a rendu la vue et aussi nous pouvons le dire la vie à notre mère qu'il a opérée aux Quinze-Vingts à 75 ans. Ce matin, en apprenant cette mort si prématurée, la pauvre bonne femme s'est mise à pleurer. Cela est le tribut de sa reconnaissance.

pour ceux qui lui survivent, nous leur prions d'agréer les plus sincères condoléances pour celui qui fut un homme de bien.

Pour Madame veuve Rianol, son gendre, sa fille et sa petite fille Yvonne.

 

J. et J. Chetiot, garçons livreur
8 bis rue Mademoiselle Paris XVème 

 

 





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